DYSPRAXIE


Un trouble du « Comment faire »

Un peu d’étymologie :

Dys est un préfixe qui vient du Grec et qui exprime l’idée de difficulté, de manque

Praxie est un mot grec qui signifie action, mouvement. Ce mot signifie aussi l’adaptation du mouvement au but recherché.

Selon l’Unesco, la dyspraxie est le syndrome de la discordance entre l’acte voulu et l’acte réalisé.

Selon les auteurs de culture et de sensibilités différentes, la dyspraxie peut être nommée comme un trouble de l’acquisition de la coordination, ou encore, comme le syndrome de l’enfant maladroit.

En résumé :

On peut dire que c’est un trouble de la planification et de la coordination des mouvements qui sont nécessaires pour réaliser une action nouvelle dans un but précis.

Il s’agit d’élaborer et d’automatiser des gestes volontaires et pour cela, planifier, organiser, coordonner des gestes selon un certain ordre, de telle sorte que l’action soit adaptée au projet et à l’environnement.

Les personnes dyspraxiques ont les plus grandes difficultés dans ces gestes du « comment faire », gestes mentaux, par exemple le geste visuel nécessaire pour construire la bonne stratégie qui permettra d’ouvrir une porte, et gestes moteurs.

Ces difficultés peuvent être de véritables incapacités.

Une adaptation de l’environnement de vie de ces personnes sera nécessaire, tant sur le plan matériel, que sur le plan scolaire, professionnel, familial et social...

Planifier, organiser, coordonner.

Qu’est ce que la coordination ?

Réponse de Madame Féraud-Serres, médecin de rééducation fonctionnelle, interviewée à Marseille, en 2007.

Elle cite le Docteur Mazeau : « C’est la combinaison organisée de mouvements en fonction d’un but avec une programmation globale du geste dans ses aspects temporels et spatiaux. Cela implique des capacités de mémoire et d’attention. »

 

La dyspraxie, qu’est ce que c’est ?


La dyspraxie est un trouble du développement neurologique qui affecte la capacité de planifier, d’exécuter et d’automatiser des séquences appropriées de mouvements aboutissant à la réalisation d’un geste pour interagir avec le milieu environnant.

Définition neurologique :

La dyspraxie est un trouble affectant les processus cognitifs qui permettent de planifier, d’exécuter et d’automatiser des mouvements volontaires, appris, effectués dans un but précis et permettant une interaction adéquate avec l’environnement.

Ce problème survient en l’absence de déficit moteur ou sensitif primaire, de troubles du tonus musculaire, de trouble de la compréhension.

Définition fonctionnelle :

La dyspraxie est un trouble de l’acquisition des séquences de mouvements qui aboutissent à la réalisation d’un geste orienté vers un but.

Ce problème entraîne des difficultés plus ou moins importantes dans l’élaboration et l’automatisation des gestes volontaires. que ce soit dans l’accomplissement des gestes de la vie quotidienne, ou ceux qui sont requis dans les apprentissages scolaires ou professionnels.

Ce que la dyspraxie n’est pas :

- une paralysie cérébrale ou une infirmité cérébrale,

- une déficience intellectuelle,

- un trouble envahissant du développement ou du comportement.

La dyspraxie doit être distinguée des autres troubles comportementaux, bien qu’elle puisse s’accompagner d’un trouble, le TDAH, « Déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité », ou même en présenter certaines caractéristiques.

Elle entraîne des difficultés d’apprentissage, mais, elle n’est pas un trouble spécifique des apprentissages. Cependant elle partage certaines caractéristiques avec les dyslexies, la dysorthographie, les dyscalculies, et peut se surajouter à ces troubles spécifiques.

Par exemple, un enfant dyslexique épelle puis, ensuite, peut écrire le mot épelé. Un enfant dyspraxique épelle facilement un mot, mais aura du mal à l’écrire ; il manquera une lettre ou bien elle sera mal formée, oubliée, manquante.

Il y aura donc une dysorthographie d’usage ou sémantique causée par la dyspraxie.

Celle-ci complique l‘acte d’écrire qui provoque une surcharge de gestes mentaux et moteurs.

Selon Mesdames Flessas et Lussier (2001), les différents problèmes rencontrés par les enfants dyspraxiques sont :

- l’intégration sensorielle des informations visuelles, auditives et tactiles,

- la conceptualisation symbolique du geste,

- la planification idéatoire et l’anticipation,

- la planification et la programmation motrice, ainsi que l’organisation de la séquence,

- l’exécution motrice, les boucles de rétroaction visuospatiales, proprioceptives et kinesthésiques.

Pour conclure,

« La dyspraxie se dévoile quand l’enfant n’arrive pas à percevoir et à agir aussi rapidement et adéquatement que la majorité des petits de son âge et de son temps. » écrit Madame Evelyne Pannetier.

On peut remarquer que :

1) cela implique la nécessité de tenir compte des contextes socioculturels et des partenaires du milieu médical, familial, scolaire, celui de la rééducation, dans la complémentarité et le respect des compétences de chacun.

2) les stratégies d’apprentissage des praxies telles que : imitation, essais, erreurs, répétition, entraînement, sont utilisées avec beaucoup de difficultés et de retard, voire d’impossibilités.

3) On ne peut poser le diagnostic de dyspraxie avant l’âge de 3 ans, mais là aussi des liens de confiance et de collaboration sont primordiaux pour que tous ceux qui connaissent l’enfant dans un cadre professionnel ou familial puissent mettre en commun leurs observations et permettre une identification juste du trouble.

 

Nadège Villiermet

06.13.90.10.13

Neuropsychologue

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